Un concert illustré sur les traces de Moussorgski

L’Harmonie lausannoise – orchestre à vent – et l’ERACOM (Ecole romande d’arts et de communication) partent sur les traces des Tableaux d’une exposition du compositeur russe Modeste Moussorgski, au travers d’une performance audio-visuelle inédite. Durant le concert, les pièces interprétées par l’Harmonie lausannoise seront transposées visuellement dans une projection créée pour l’occasion par des étudiants de l’ERACOM. Une rencontre surprenante entre deux expressions artistiques – la musique et le graphisme – et deux époques – classique et contemporaine – dont le résultat est à découvrir le samedi 5 décembre 2009 à 20h15 au Casino de Montbenon à Lausanne.

Le compositeur russe Modeste Moussorgski (1839 – 1881) est connu du grand public grâce notamment à son œuvre « Les Tableaux d’une exposition », directement inspirée des toiles du peintre Victor Hartmann, par ailleurs grand ami du compositeur. En 1874, un an après le décès de Hartmann, Moussorgski se rend à une exposition en son hommage rassemblant plus de 400 de ses œuvres. Certaines d’entre elles vont profondément inspirer Moussorgski, qui composera en deux mois son œuvre magistrale « Les Tableaux d’une exposition », un cycle de pièces pour piano, orchestrées ultérieurement par plusieurs musiciens dont Maurice Ravel en 1922.

Dans cette œuvre, Moussorgski transpose musicalement l’impression ressentie en visitant l’exposition consacrée à la mémoire de son ami et retrace, dans le langage des sons, les dix tableaux qui l’ont le plus marqué. Les Tableaux d’une exposition représentent ainsi le parcours du visiteur dans une galerie d’art : les tableaux sont décrits par les pièces de Moussorgski, entrecoupées de Promenades, thème récurrent qui symbolise les déambulations du visiteur entre les toiles. Parmi les dix tableaux qui ont inspiré le compositeur, seuls cinq subsistent de nos jours : un dessin de costume d’oisillon (Ballet des poussins dans leurs coques), un portrait de deux juifs (Samuel Goldenberg et Schmuyle), une aquarelle des catacombes de Paris (Catacombes), une représentation de la cabane de Baba Yaga, une figure de la mythologie slave (Cabane sur des pattes de poules) et le plan d’une porte monumentale (Grande Porte de Kiev). S’agissant des cinq autres tableaux, la musique de Moussorgski en est aujourd’hui la seule trace.

L’Harmonie lausannoise, en collaboration avec l’ERACOM, s’est lancé le défi de reconstituer les tableaux disparus de Victor Hartmann. Pour ce faire, une classe d’étudiants de l’ERACOM a entrepris la démarche inverse de celle du compositeur : créer des ambiances visuelles à partir de la musique. Afin de concevoir une nouvelle exposition musicale originale, d’autres pièces ont été soumises à l’ERACOM : Henry V, tiré du film éponyme de 1989, du britannique Patrick Doyle et la Suite pour orchestre de jazz n° 2 du compositeur russe Dimitri Chostakovitch – dont la célèbreValse n° 2 est gravée dans toutes les mémoires.

Les visuels inédits de l’ERACOM seront projetés sur grand écran, durant l’interprétation par l’Harmonie lausannoise des pièces qui les ont inspirées, le samedi 5 décembre 2009 à 20h15 au Casino de Montbenon. Le concept audio-visuel du concert emportera ainsi le public dans la visite originale d’une galerie d’art.

Le concert débute par une Marche de Chostakovitch symbolisant l’arrivée des visiteurs dans le musée. Les tableaux sont répartis dans six salles, dégageant chacune une atmosphère particulière au travers d’un jeu de lumières. Les déambulations du visiteur dans le musée sont accompagnées des Promenades de Moussorgski. A l’intérieur des salles, le visiteur découvre les fameux tableaux, c’est-à-dire à la fois les pièces de Moussorgski interprétées par l’Harmonie lausannoise et les transpositions visuelles des étudiants de l’ERACOM projetées sur grand écran. Au terme de sa visite, c’est par La Grande Porte de Kiev que le visiteur quitte la galerie d’art.

Ce concert se veut la rencontre sur scène entre deux expressions artistiques – la musique et le graphisme – et deux époques – classique et contemporaine. Une performance audio-visuelle inédite et un résultat saisissant.