L’Harmonie lausannoise FÊTE L’ANNéE DE LA CLARINETTE

Dans le cadre de l’année de la clarinette, l’Harmonie lausannoise a confié au jeune et talentueux clarinettiste Florian Guex la lourde responsabilité de mettre son instrument à l’honneur. Accompagné de l’Harmonie lausannoise sous la direction de Stéphanie Jaquier, il interprétera le concerto pour clarinette et ensemble à vent de Maslanka le 6 décembre 2015 à 17h au Casino de Montbenon à Lausanne.
 
Florian Guex est une figure bien connue de l’Harmonie lausannoise puisqu’il a rejoint les rangs de la société en tant que musicien en 2005 et occupe depuis 2009 le poste de sous-directeur. La proposition de collaboration de l’Harmonie lausannoise l’a pourtant surpris : « J’ai fait mes débuts dans la société à l’âge de 15 ans et je n’aurais jamais pensé que j’y serai soliste 11 ans plus tard, d’autant plus que l’Harmonie n’a plus intégré de pièce solistique à son programme de concert depuis de nombreuses années ! ».
 
Le défi est de taille puisque le concerto, composé de deux mouvements antinomiques, exige du soliste à la fois une profonde expressivité (« Lamentation ») et une technique virtuose (« Dance »). « Lamentation » est un mouvement très intimiste, une rêverie brumeuse. L’accompagnement est léger avec seulement un piano, un vibraphone ou des solistes. Se développe ensuite un énorme crescendo avec l’entrée des cuivres et d’accords pesants. Puis les lamentations reviennent inexorablement pour finir dans un écho entre le cor et la clarinette. Le deuxième mouvement, intitulé « Dance », est au contraire très énergique et virtuose. Il impose une vitesse d’exécution à la limite du soutenable et va chercher les extrêmes aigus de la clarinette. Des bribes de lamentations du premier mouvement ressurgissent ça et là avant d’être interrompues par une rythmique marquée par les cuivres. Malgré les difficultés musicales et techniques indéniables de l’oeuvre, Florian Guex a hâte de défendre cette pièce pleine de fougue et de couleurs
 
Pour compléter le programme du concert, l’Harmonie lausannoise présentera « Poème alpestre » du tessinois Franco Cesarini et « Paris Sketches » de Martin Ellerby, deux pièces classées en catégorie « excellence » à la hauteur du concerto de Maslanka. Créé en 1999, « Poème alpestre » est un véritable hymne à la montagne si chère à son auteur. On y ressent dans chaque thème la grandeur majestueuse des Alpes, à la frontière entre matérialisme et spiritualité. Brouillard et mélancolie, alpage et esprit divin y sont tour à tour représentés. Cette œuvre d’une vingtaine de minutes a été composée pour commémorer le 50e anniversaire de la mort du grand compositeur Richard Strauss (1864-1949).
 
De l’attachement de Cesarini à la montagne on passe à celui d’Ellerby pour la capitale française. « Paris Sketches », créé en 1994, est composée de quatre mouvements représentant quatre quartiers de Paris, chacun étant marqué par l’omniprésence des cloches. On débute la visite par Saint Germain des Prés, sa vie de bohème où plane l’ombre de Ravel. Puis on déambule dans le turbulent quartier de Pigalle où se rencontrent Stravinsky et Prokofiev. Puis vient le nostalgique et tranquille cimetière du Père Lachaise bercé par les Gymnopédies d’Erik Satie. Enfin c’est la découverte des Halles, rythmée par une volée de cloches triomphantes qui se termine en apothéose, en honneur au « Te Deum » de Berlioz. De la montagne à la ville, de rythmes énergiques à de lentes lamentations, d’atmosphères intimistes à des tutti sonores, le concert de l’Harmonie lausannoise promet des contrastes saisissants. A ne pas manquer !